L’origine du nom de la rue Bouquière, de sa fontaine et de sa porte
Tu l’as peut-être déjà empruntée sans t’en rendre compte : la rue Bouquière, c’est le genre de mini-passage qui te fait comprendre, en quelques pas, que Bordeaux n’a pas attendu les boulevards haussmanniens pour être une ville qui “circule” 😄 Coincée dans le vieux tissu urbain, elle garde dans son nom un parfum médiéval et, juste à côté, elle cache une histoire d’eau très sérieuse : la fontaine associée à la rue Bouquière (qu’on retrouve derrière l’impasse de la Fontaine-Bouquière) 💧 Et c’est bien là qu’il faut être précis : le petit “record” local ne concerne pas la rue elle-même, mais la fontaine de la rue Bouquière, souvent citée dans les curiosités bordelaises pour son caractère minuscule/caché et son accès en contrebas. Bref : ici, Bordeaux fait court… mais il fait dense 🧱
Timeline express ⏳
- Moyen Âge : la rue apparaît sous des formes anciennes (type “Boqueyra/Boqueria”) et s’inscrit dans un secteur très vivant entre porte, marché et métiers d’approvisionnement.
- XVe siècle : le quartier autour de la porte voisine est associé à des activités de vente et de bouche (un indice utile pour comprendre l’étymologie possible).
- Époques moderne et contemporaine : la mémoire d’un point d’eau majeur du secteur subsiste, donnant son nom à l’impasse de la Fontaine-Bouquière, qui descend vers l’emplacement de la fontaine/source.
- XIXe siècle : des érudits bordelais recensent les variantes du nom et proposent plusieurs explications, preuve que le mot est ancien… et que son origine n’est pas gravée dans le marbre.
“Bouquière” : boucs, bouquets… ou boucheries ? 🧩🐐💐🥩
Le nom a connu plusieurs orthographes et, comme souvent, ça ouvre la porte à plusieurs interprétations. Parmi les explications traditionnellement avancées, on retrouve trois pistes :
- des boucs (écuries/animaux, vocabulaire ancien),
- des bouquets (vente de fleurs),
- des boucheries (métiers de la viande dans un secteur proche d’un marché et d’une porte).

La piste “boucheries” revient souvent car elle colle bien au fonctionnement des villes médiévales : les activités les plus “odorantes” et les plus pratiques (viande, abats, écoulement, nettoyage…) se calent volontiers près des circulations et des limites de l’enceinte. Pas glamour, mais terriblement logique 😅
Une rue courte, oui… mais le “truc le plus court”, c’est la fontaine 🏁💧
La rue Bouquière est très courte, et c’est d’ailleurs ce qui nourrit la confusion. Mais si tu veux être exact : le petit “record” souvent raconté dans les anecdotes bordelaises vise plutôt la fontaine liée à la rue Bouquière (et son accès), plus que la rue elle-même.

Pourquoi ? Parce que cette fontaine — parfois appelée aussi “fontaine des Pédouillets” ou “des Trois-Canelles” selon les traditions — n’est pas une fontaine “de façade” comme celles des places : c’est un point d’eau en contrebas, accessible par une impasse et une descente, dans un coin discret marqué par l’histoire des remparts. Elle est petite, cachée, presque secrète… et c’est ça qui lui vaut sa réputation.
Impasse de la Fontaine-Bouquière : l’eau planquée dans la ville 💧🗝️
L’impasse de la Fontaine-Bouquière, c’est l’un de ces endroits où Bordeaux te rappelle que l’eau était une affaire de survie urbaine. On n’est pas sur une “fontaine décorative”, mais sur un système : accès, descente, captage, écoulement… avec, autour, des usages (lessive, lavage, besoin quotidien) et donc forcément des règles, des surveillances, des tensions. Aujourd’hui son accès est fermé.

Le détail qui frappe toujours : cette impression de “deux niveaux de ville”. En haut, le Bordeaux actuel ; en bas, une trace d’un Bordeaux plus ancien, organisé autour de ses fossés, de ses murs… et de ses points d’eau.

La rue la plus étroite : un petit match entre ruelles 😅
Tu veux “la plus étroite” ? Bordeaux a ses candidates. Dans les balades et récits de visite, la rue de la Vache revient très souvent. D’autres sources citent aussi la rue Dieu comme prétendante sérieuse.
Le plus bordelais dans tout ça ? C’est que le débat existe encore 😄 Et honnêtement, le plaisir est le même : tu y passes, tu ralentis, tu te colles un peu au mur… et tu comprends physiquement la ville médiévale 👣🧱
Les vestiges des remparts du XIIIème siècle
Dans la rue — et plus encore dans l’impasse de la Fontaine-Bouquière — on longe de vrais morceaux de Bordeaux fortifié 🧱 : l’étroite impasse est encadrée par des pans de remparts appartenant à la “deuxième enceinte” médiévale, un chantier lancé au début du XIIIe siècle (avec une phase très active entre 1205-1206 et 1225, puis des travaux qui se prolongent sur plusieurs décennies).

Ces murs, aujourd’hui greffés aux constructions plus récentes, donnent ce côté “couloir” si particulier, et rappellent que le cours Victor-Hugo suit grosso modo l’axe des anciens fossés. Juste là se trouvait aussi la porte Bouqueyre (ou porte Bouquière), l’une des portes de cette enceinte : un point de passage stratégique qui a laissé son nom au secteur… et à la fontaine qu’on vient chercher en contrebas 💧🏰

FAQ pour briller en société ✨
Bouquière, ça veut dire quoi exactement ?
Il n’y a pas une certitude unique : plusieurs explications coexistent (boucs, bouquets, boucheries), et le contexte “porte + marché” rend certaines pistes plus plausibles que d’autres.
La rue Bouquière est-elle la plus courte de Bordeaux ?
Elle est très courte, mais si tu veux être précis : l’anecdote “la plus courte” est surtout associée à la fontaine de la rue Bouquière (son caractère minuscule/caché et son accès), pas à la rue elle-même.
Pourquoi une fontaine dans une impasse ?
Parce qu’on capte l’eau là où elle sort et là où le terrain le permet. Dans une ville enclose, ça crée souvent des accès en contrebas, parfois coincés entre murs, fossés et parcelles.
C’est visitable ?
On peut repérer l’accès (et l’impasse), mais l’approche du bas dépend des conditions d’accès : c’est un lieu discret, pas un équipement touristique en libre-service.
La plus étroite rue de Bordeaux, c’est laquelle ?
Souvent citée : rue de la Vache.
Sources
- Léo Drouyn, Bordeaux vers 1450 : description topographique (Archives municipales de Bordeaux, 1874) — https://ia601402.us.archive.org/1/items/bordeauxvers145000drou/bordeauxvers145000drou.pdf
- Pierre Bernadau, Le Viographe bordelais (1844) — https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65169049
- Abbé Patrice-John O’Reilly, Histoire complète de Bordeaux (série, Gallica) — https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6518882s.texteImage
- (Datation/enceintes) Enceintes romaines d’Aquitaine – Chapitre Bordeaux (OpenEdition Books) — https://books.openedition.org/editionsmsh/41498?lang=fr
- (Datation/enceinte du bourg) S. Lavaud, « Étude chrono-chorématique : Bordeaux » (Mappemonde, 2014, PDF) — https://mappemonde-archive.mgm.fr/num42/articles/art14204.pdf
- (Portes/enceintes, porte Bégueyre/Bouqueyre) F. Boutoulle, « Enceintes, tours, palais et castrum à Bordeaux du XIe siècle au début du XIIIe siècle » (Revue archéologique de Bordeaux, 2003, PDF) — https://www.societe-archeologique-bordeaux.fr/images/stories/PDF/Revue2003/RAB094_2003_059-075_Boutoulle.pdf
Galerie photos pour l’impasse de la Fontaine Bouquière







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