Expo “Effacées” : 130 ans d’enfermement au féminin, révélés à Bordeaux

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Il y a des histoires qui dorment dans les cartons… et d’autres qu’on a longtemps préféré ne pas regarder en face. Aux Archives départementales de la Gironde (cours Balguerie-Stuttenberg), l’exposition “Effacées” remet de la lumière sur un pan méconnu – et lourd – de notre mémoire locale : l’enfermement au féminin au château de Cadillac, de 1822 à 1951.

Le point de départ est saisissant : Cadillac a été la première prison française exclusivement pour femmes, et a accueilli sur le XIXe siècle près de 10 000 condamnées. Puis, au tournant du XXe siècle, le lieu change de visage (sur le papier) : il devient une institution destinée à des jeunes filles mineures placées par la justice. Résultat : 130 années d’une histoire féminine “mise sous silence”, que l’exposition entreprend de raconter sans sensationnalisme, mais sans détour.

Le parcours annonce près de deux cents documents d’archives inédits, issus majoritairement des fonds girondins. Ce qui fait la force du projet, c’est le dialogue entre l’archive brute et la résonance artistique : des œuvres de l’artiste Agnès Geoffray, créées à partir de recherches et d’archives (résidence 2021), viennent se glisser dans le récit pour interroger les corps contraints, les vies administrées, les voix rarement entendues.

Côté “mode d’emploi”, c’est une expo pensée pour être vue (et revisitée) : entrée libre et gratuite, ouverture du lundi au vendredi 9h–17h, et week-ends 14h–18h. Des visites guidées sont proposées à horaires fixes (sans réservation, places limitées), et surtout un programme d’événements accompagne l’ensemble : conférences, projections, lectures/spectacles, rendez-vous thématiques…

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