Histoire de l’hôtel de ville de Bordeaux : une mairie qui a beaucoup déménagé

Tu crois venir lire l’histoire d’un bâtiment. En réalité, tu vas suivre l’histoire d’une institution : la mairie de Bordeaux, ses jurats, ses archives, ses déménagements… et ses incendies (oui, Bordeaux a un passif avec le feu 🔥). Le twist ? Pendant des siècles, l’“Hôtel de Ville” n’était pas le Palais Rohan que tu vois place Pey-Berland, mais la Maison commune de Saint-Éloi — dont il reste aujourd’hui l’emblème le plus photogénique : la Grosse Cloche. Et quand la mairie finit par s’installer au Palais Rohan au XIXᵉ siècle, ce n’est pas juste un choix “pratique” : c’est un affichage politique, une centralité urbaine, et un gros effort pour donner à la ville un siège à la hauteur de son rang. Bref : l’histoire hotel de ville Bordeaux, c’est Bordeaux qui se raconte… en changeant de bureau. 📜✨

Timeline 🗓️

• Moyen Âge : siège municipal près de Saint-Éloi (Maison commune / “maison de ville”) ; l’entrée est flanquée de six tours à l’origine, dont deux subsistent et forment la Grosse Cloche.
• 1548 : après les troubles, décision de raser l’hôtel de ville ; exécution partielle ; rétablissement ensuite avec horloge (1557) et cloche (1561).
• 28 décembre 1755 : grand incendie : feu de la salle de spectacles attenante, propagation à l’Hôtel de Ville ; la Grosse Cloche est touchée.
• 1790 : la municipalité quitte l’ancien siège de Saint-Éloi.
• 1835 : le Palais Rohan devient l’Hôtel de Ville (date d’affectation généralement retenue).
• Juin 1862 : incendie au Palais Rohan ; des fonds d’archives sont atteints, une partie de la mémoire municipale disparaît.

Avant le Palais Rohan : la mairie était à Saint-Éloi… et ça se voit encore 🛎️

Pendant longtemps, le pouvoir municipal bordelais siège près de l’église Saint-Éloi, dans la Maison commune. Là, ce n’est pas un petit bureau discret : c’est un ensemble fortifié, avec une entrée marquante, pensée pour impressionner et protéger. La preuve la plus visible est sous tes yeux quand tu passes rue Saint-James : la Grosse Cloche n’est pas seulement une jolie porte médiévale, elle correspond aux vestiges de l’entrée de l’ancienne maison de ville.

“L’entrée, flanquée de six tours puissantes, dont deux subsistent encore et forment la belle porte de la Grosse-Cloche.”

Ce passage, issu d’une publication d’archives au XIXᵉ siècle (qui compile et commente des documents plus anciens), explique pourquoi la Grosse Cloche “colle” parfaitement à une requête comme histoire hotel de ville Bordeaux : le premier Hôtel de Ville, c’est bien ici, dans ce Bordeaux médiéval où l’on gouverne, où l’on juge, où l’on administre… à l’ombre d’un bourdon qui marque la vie collective. 🕰️

1548 : quand le pouvoir central s’en prend aux symboles 😬

En 1548, Bordeaux traverse un épisode de tensions lourdes (révolte et répression). Dans ce contexte, une décision frappe fort : on ordonne le rasement de l’hôtel de ville. Le détail important, c’est que l’exécution est incomplète : le lieu est atteint, humilié, mais pas totalement effacé. On obtient ensuite le rétablissement de certains éléments emblématiques, et la chronologie citée par les compilations d’archives donne des jalons parlants : horloge en 1557, cloche en 1561.

Pourquoi c’est parlant ? Parce qu’une mairie, au fond, ce n’est pas qu’une salle où l’on se réunit : c’est aussi une mise en scène du pouvoir. Une horloge, une cloche, un tocsin… c’est la ville qui parle, qui ordonne, qui prévient, qui rassemble. Toucher à la cloche, c’est toucher à la voix municipale. 🎺

1755 : incendie, panique, et charpentes qui partent en fumée 🔥

Le 28 décembre 1755, un incendie éclate dans une salle de spectacles attenante à l’Hôtel de Ville de Saint-Éloi et se propage. Les récits du XIXᵉ siècle, s’appuyant sur des sources et traditions documentées, insistent sur la violence du feu et sur le fait que l’église voisine est menacée. La Grosse Cloche, elle aussi, souffre : la charpente est gravement endommagée.

“Le 28 décembre 1755 un violent incendie… se communiqua à l’Hôtel-de-Ville… la charpente de la grosse cloche fut gravement endommagée.”

Ce type d’événement explique une chose : à la veille de la Révolution, l’ancien Hôtel de Ville n’est plus un écrin serein. Il est vieux, rafistolé, vulnérable… et le cœur administratif de Bordeaux commence à chercher une solution plus stable.

Au XVIIIᵉ siècle : la mairie “prête à s’écrouler” (et ce n’est pas une métaphore) 🧱😅

Les textes officiels et les compilations d’archives du XIXᵉ décrivent un Hôtel de Ville devenu franchement inquiétant : un patchwork de bâtiments disparates, vieillissants, presque ruineux. Et l’expression employée est restée célèbre parce qu’elle sonne comme une engueulade administrative :

“Un amas de masures antiques… prêts d’écrouler.”

On autorise une reconstruction, on lance des travaux… puis tout se bloque. Résultat : à la fin de l’Ancien Régime, le corps de ville est toujours là, dans un siège historique mais fatigué. Et quand surviennent les bouleversements révolutionnaires, l’idée de quitter Saint-Éloi devient beaucoup plus facile à acter.

1790 : le pouvoir municipal déménage (et cherche sa place) 📦

La municipalité quitte son ancien siège en 1790. Derrière la date, il y a un phénomène classique : quand l’ordre politique et administratif change, les lieux s’ajustent. On réutilise des bâtiments disponibles, on reconfigure, on installe des bureaux là où l’on peut. Bordeaux, comme d’autres grandes villes, traverse alors une période de mobilité administrative : les fonctions publiques bougent, s’imbriquent, se réorganisent.

Ce moment est essentiel pour ton article : il fait la transition entre deux “Hôtels de Ville” très différents. D’un côté, la maison commune médiévale, serrée dans le tissu ancien ; de l’autre, un palais du XVIIIᵉ siècle, pensé pour une élite, et bientôt recyclé par l’État puis par la ville.

1835 : le Palais Rohan devient l’Hôtel de Ville 🏛️✨

Le point de bascule le plus net, celui que retiennent les notices patrimoniales et les synthèses institutionnelles, c’est 1835 : le Palais Rohan devient l’Hôtel de Ville (au sens d’affectation officielle). À partir de là, l’adresse “mentale” de la mairie se fixe durablement place Pey-Berland.

Ce choix n’est pas qu’un confort : il place la municipalité au cœur d’un triangle symbolique. À quelques pas, tu as la cathédrale Saint-André (pouvoir religieux), la tour Pey-Berland (emblème du paysage), et désormais la mairie dans un palais classique (pouvoir municipal). Bordeaux aligne ses pouvoirs comme on aligne des arguments. 😌

Juin 1862 : l’incendie qui grignote la mémoire municipale 📜🧯

Même au Palais Rohan, Bordeaux n’échappe pas au feu. En juin 1862, un incendie frappe la mairie. Les sources d’archives indiquent que des fonds sont atteints : tout n’est pas détruit, mais des pertes existent, et des documents ou œuvres nécessitent des restaurations. Cet épisode compte énormément dans l’“histoire hotel de ville Bordeaux”, parce qu’il rappelle une chose : l’Hôtel de Ville n’est pas seulement un décor, c’est un lieu où l’on conserve la mémoire (délibérations, registres, actes), et cette mémoire peut disparaître.

Deux visages, une seule histoire : ce que tu vois aujourd’hui 👀

Si tu te promènes dans Bordeaux, tu peux raconter l’Hôtel de Ville en deux étapes très simples. Étape 1 : la Grosse Cloche, vestige spectaculaire de l’ancienne maison municipale médiévale. Étape 2 : le Palais Rohan, devenu mairie au XIXᵉ siècle, incarnation d’un pouvoir plus “classique”, plus monumental, plus central. Entre les deux, tu as des siècles d’administration, des crises, des incendies, des reconstructions et des déménagements. Et franchement : c’est une belle façon de voir Bordeaux autrement que par ses quais. 😉

FAQ pour briller en société ✨

La Grosse Cloche a vraiment un lien direct avec l’ancien Hôtel de Ville ?
Oui : elle correspond aux vestiges de l’entrée de l’ancienne maison municipale, décrite comme flanquée de six tours à l’origine, dont deux subsistent.

Pourquoi 1835 revient tout le temps pour l’Hôtel de Ville ?
Parce que c’est la date généralement retenue pour l’affectation du Palais Rohan en Hôtel de Ville dans les notices patrimoniales et synthèses institutionnelles.

L’incendie de 1862 a détruit toutes les archives ?
Non : il y a eu des pertes et des dégradations, mais aussi des survivances et des restaurations ; l’épisode reste un tournant pour la mémoire municipale.

Et l’incendie de 1755, c’était où ?
À l’ancien siège près de Saint-Éloi : feu parti d’une salle de spectacles attenante, propagé à l’Hôtel de Ville ; la Grosse Cloche a été touchée.

Sources

• POP (Ministère de la Culture), notice “Ancien Hôtel de ville” (Grosse Cloche) : https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00083210
• POP (Ministère de la Culture), notice “Palais de Rohan… actuel Hôtel de ville” : https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00083157
• Archives Bordeaux Métropole, notice liée aux fonds/conséquences de l’incendie de 1862 : https://archives.bordeaux-metropole.fr/n/bordeaux/n:258
• Patrice-John O’Reilly, “Histoire complète de Bordeaux” (Gallica) : https://gallica.bnf.fr/
• Publications d’archives municipales (XIXe) sur l’ancien hôtel de ville (Maison commune, 1548, état au XVIIIe, départ 1790) : https://gallica.bnf.fr/

Photos de l’Hôtel de Ville de Bordeaux au fil du temps

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