Clown Chocolat Bordeaux : l’histoire incroyable d’un artiste oublié, redécouvert un siècle plus tard
Il arrive que des destins entiers se diluent dans l’oubli, jusqu’à ce qu’une ville décide – enfin – de leur rendre justice. C’est le cas du clown Chocolat, alias Rafael Padilla, figure pionnière, premier clown noir célèbre en France, star parisienne à la Belle Époque… et pourtant tombé dans la misère avant de mourir à Bordeaux, presque anonyme.
Aujourd’hui, si tu entends encore parler de lui, c’est parce que notre ville joue un rôle essentiel dans sa mémoire : c’est ici qu’il a vécu ses derniers jours, ici qu’il est enterré, et ici que la communauté cubaine, les historiens et même le cinéma ont ravivé la flamme 🔥. Alors, prêt à découvrir l’un des destins les plus poignants liés à Bordeaux ? 🎪
📅 Timeline essentielle du clown Chocolat à Bordeaux
- 1868 – Naissance de Rafael Padilla à Cuba.
- 1890-1909 – Triomphe au Nouveau Cirque de Paris avec Foottit.
- 1910-1917 – Déclin, petits spectacles dans les provinces françaises.
- 1917 – Installation à Bordeaux ; dernières représentations locales.
- 4 novembre 1917 – Mort à l’Hôpital Saint-André.
- 1917 – Enterrement au cimetière protestant de la rue Judaïque.
- 2016 – Hommage officiel à Bordeaux, en présence de l’ambassade de Cuba et des associations afro-descendantes, relançant sa notoriété.
🎭 Un artiste majeur… devenu invisible avant d’être redécouvert
À Paris, Chocolat est une star : affiches, tournées, films Lumière, duo mythique avec Foottit. Mais sa fin de carrière est plus difficile. Il tourne en province, joue dans des cabarets modestes, parfois mal payé.
Bordeaux est sa dernière scène, une ville où il trouve des engagements occasionnels, souvent dans les cafés-concerts ou cirques de passage. Mais surtout, c’est à Bordeaux qu’il vit ses derniers mois : fatigué, malade, sans ressources.

Selon France Bleu, c’est ici qu’il trouve aussi « une forme de douceur » grâce à des artistes locaux et à la communauté noire bordelaise. Mais cela ne suffit pas à empêcher sa chute.
Il meurt dans la pauvreté, le 4 novembre 1917, à l’hôpital Saint-André, avant d’être inhumé au cimetière protestant – un détail lié à sa compagne protestante, mais aussi à la tradition d’accueil du carré protestant vis-à-vis des étrangers et artistes précaires.
🪦 Le clown Chocolat à Bordeaux : une tombe redécouverte et honorée
Longtemps, sa tombe ne porte aucun nom. La mémoire s’est effacée. Puis, grâce à des historiens et à des passionnés, elle est formellement identifiée au début des années 2000.

👉 en 2016, un hommage officiel a été rendu à Chocolat à Bordeaux, dans la foulée de la sortie du film Chocolat de Roschdy Zem.
Ce jour-là :
- La communauté cubaine de Bordeaux
- Des représentants de l’ambassade de Cuba
- Des associations culturelles afro-caribéennes
- Des artistes locaux
… se réunissent devant sa tombe pour célébrer sa vie et enfin reconnaître son influence.
💬 France Bleu rapporte que beaucoup ignoraient même qu’il était enterré ici, révélant à quel point Bordeaux a un lien méconnu mais fondamental avec son histoire.
🤡 Clown Chocolat, Bordeaux et la mémoire retrouvée
L’impact du film de Roschdy Zem en 2016 a relancé l’intérêt pour Chocolat, mais c’est Bordeaux qui détient les clés de sa fin de vie.
Le cimetière protestant est devenu un lieu de mémoire, presque un pèlerinage pour ceux qui veulent honorer :
- le premier clown noir de France,
- un artiste pionnier des arts du cirque,
- un symbole des artistes étrangers que Bordeaux a accueillis, parfois oubliés.
Aujourd’hui, quand tu passes rue Judaïque, tu marches à quelques mètres d’une page essentielle – et longtemps occultée – de l’histoire culturelle française.

❓ FAQ pour briller en société
➡️ Pourquoi parle-t-on du “clown Chocolat Bordeaux” ?
Parce que Bordeaux est sa dernière ville, le lieu de sa mort et de sa sépulture. Son histoire locale a été redécouverte récemment.
➡️ Peut-on visiter sa tombe ?
Oui. Elle se situe dans la section protestante du cimetière de la rue Judaïque, accessible au public.
➡️ Pourquoi un hommage en 2016 ?
La sortie du film Chocolat a relancé l’intérêt. La Ville de Bordeaux et la communauté cubaine ont alors organisé une cérémonie pour réparer un oubli historique.
➡️ Travaillait-il encore à Bordeaux ?
Oui, mais dans de modestes spectacles. L’époque de sa célébrité parisienne était derrière lui.
📚 Sources
– France Bleu Gironde : Le clown Chocolat, destin d’un artiste oublié enterré à Bordeaux, 2016
https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/le-clown-chocolat-destin-d-un-artiste-oublie-enterre-bordeaux-1454359254
– Gérard Noiriel, Chocolat, la véritable histoire d’un homme sans nom, Bayard
– Archives du cimetière protestant de Bordeaux
– BNF – Département Arts du spectacle (iconographie et affiches du Nouveau Cirque)
– Film Lumière : Foottit et Chocolat (1896)