Pont de Pierre Bordeaux : 200 ans d’histoire entre les deux rives
S’il y a un monument que tout Bordelais a traversé au moins une fois — à pied, à vélo ou en tram — c’est bien le Pont de Pierre ! Avec ses 17 arches et sa pierre blonde, il relie depuis deux siècles la rive gauche et la rive droite de la Garonne. Mais derrière son élégance tranquille se cache une véritable épopée : des plans de Napoléon Ier, des galères techniques, des légendes… et une longue vie rythmée par les marées et les travaux d’entretien. 🚧
🕰️ Une petite timeline du Pont de Pierre
- 1807 🪶 : Napoléon Ier ordonne la construction d’un pont sur la Garonne.
- 1810 ⚒️ : début des travaux colossaux menés par les ingénieurs Claude Deschamps et Jean-Baptiste Billaudel.
- 1814 : chute de l’Empire, les travaux sont interrompus.
- 1822 🎉 : inauguration du Pont de Pierre Bordeaux sous Louis XVIII.
- 1855 🚃 : passage du premier tramway hippomobile.
- 1941 ⚙️ : la Ville de Bordeaux récupère la propriété du pont.
- 2018-2023 🧱 : restauration et réouverture partielle du pont, désormais réservé aux piétons, vélos et trams.
🤴 Pourquoi Napoléon a-t-il voulu construire le Pont de Pierre ?
Imagine Bordeaux en 1807 : une ville dynamique, commerçante, mais… sans pont ! Pour aller d’une rive à l’autre, il fallait composer avec les caprices de la Garonne. Napoléon Ier, alors en pleine campagne d’Espagne, a besoin de faire passer rapidement ses troupes et son matériel militaire vers le sud. Les bateaux à fond plat ne suffisent plus, les courants sont trop forts, et le fleuve reste dangereux à chaque crue.

L’Empereur ordonne donc la construction d’un pont solide, permanent et digne de Bordeaux, grand port impérial. Son idée est aussi politique : unir les deux rives, relier les quartiers ouvriers de la Bastide à la ville marchande, et marquer la puissance de l’Empire par un ouvrage monumental. Bref, Napoléon voulait un pont utile… mais aussi symbolique. Un geste d’unité, à la fois stratégique et esthétique. 🏗️
⛵ Avant le Pont de Pierre, comment traversait-on la Garonne ?
Avant 1822, traverser la Garonne relevait de l’aventure (et de la patience, encore plus qu’aujourd’hui). Les Bordelais utilisaient des bacs à chaînes ou de simples barques à fond plat, tirées au câble, pour rejoindre la Bastide depuis les quais de la rive gauche. Le service était souvent interrompu à cause des marées, des crues ou du brouillard. Les plus téméraires traversaient sur des pontons de bois temporaires, souvent emportés par le courant ou abîmés par les crues.
Résultat : en hiver, la ville semblait coupée en deux. On disait même que « Bordeaux avait un fleuve, mais pas de pont ». Le Pont de Pierre allait changer ça pour toujours, et offrir à la ville une vraie colonne vertébrale. 🌊
🕰️ L’histoire du Pont de Pierre Bordeaux : de Napoléon à aujourd’hui
La première pierre du Pont de Pierre Bordeaux est posée en 1810. Le chantier dure plus de dix ans — il faut dire que construire sur la Garonne, avec ses forts courants, relevait du miracle technique ! Les ingénieurs Claude Deschamps et Jean-Baptiste Billaudel imaginent alors un système révolutionnaire : des caissons en bois immergés et remplis de maçonnerie, qui serviront de base aux 17 arches du pont. Une prouesse !

Mais Napoléon n’en verra jamais la fin : exilé à Sainte-Hélène, il meurt avant son inauguration, célébrée en 1822 sous Louis XVIII. Le pont devient vite un symbole de Bordeaux, un passage vital pour le commerce, puis un décor familier pour les générations qui suivront.
Au XIXᵉ siècle, les premiers tramways tirés par des chevaux y passent ; au XXᵉ, les voitures et les bus s’y entassent. Et forcément, ça use ! Le Pont de Pierre Bordeaux subit régulièrement des travaux d’entretien pour résister au temps, aux marées et à la circulation. Dans les années 2010, la structure montre des signes de fatigue : fissures, vibrations, affaissements… alors la ville décide de le soulager.

Depuis 2018, le pont est fermé aux voitures et réservé aux piétons, cyclistes et trams. Une renaissance 🌿 : désormais, on traverse en admirant la Garonne, la flèche Saint-Michel et la façade XVIIIᵉ des quais.
Un pont redevenu poétique, respirant, à taille humaine — bref, un Bordeaux qu’on aime. ❤️

💬 Anecdotes et légendes autour du Pont de Pierre
- Les 17 arches correspondraient aux 17 lettres de “Napoléon Bonaparte” : un clin d’œil devenu légende.
- Pour tester sa solidité, on fit passer un régiment entier en cadence dès 1822 : le pont tint bon (et les ingénieurs purent dormir tranquilles).
- Les médaillons rouges et blancs sur les garde-corps rappellent les couleurs des armoiries de Bordeaux.
- Et selon certains ouvriers de l’époque, « la Garonne criait » quand on enfonçait les pieux du pont… De quoi alimenter les légendes de la ville. Peut-être à cause des Sorcières du Pont de Pierre ?👻
🚲 Le Pont de Pierre Bordeaux aujourd’hui : patrimoine vivant
Aujourd’hui, le Pont de Pierre Bordeaux est l’un des lieux les plus photographiés de la ville.
Il symbolise la renaissance du Bordeaux historique, entre patrimoine et modernité. Son entretien reste permanent : nettoyage, consolidation, joints de pierre, étanchéité… autant de gestes nécessaires pour préserver ce géant de 487 mètres de long et 19 mètres de large.
Et désormais, le pont n’est plus seulement un passage : c’est un lieu de balade, de contemplation et de fierté locale. 🌇
💡 FAQ pour briller en société
❓ Pourquoi le Pont de Pierre Bordeaux a-t-il 17 arches ?
Parce que “Napoléon Bonaparte” compte 17 lettres. Un mythe que Bordeaux adore répéter !
❓ Est-il vraiment en pierre ?
Oui, et c’est même pour ça qu’il s’appelle ainsi. Pierre de taille, brique, mortier et maçonnerie traditionnelle : du solide !
❓Pourquoi est-il fermé aux voitures ?
Pour éviter les vibrations et préserver sa structure. Aujourd’hui, seules les mobilités douces et le tram y circulent.
❓ Napoléon a-t-il vu son pont ?
Non, il était déjà en exil. Mais sans lui, ce symbole bordelais n’aurait jamais existé.
📚 Sources historiques
- Pierre Bernadau, Le Viographe bordelais ou Revue historique des monuments de Bordeaux, 1843 — gallica.bnf.fr
- Abbé Patrice-John O’Reilly, Histoire complète de Bordeaux, 1857-1860 — BnF Gallica
- Auguste Bordes, Histoire des monuments anciens et modernes de la ville de Bordeaux, 1845 — Google Books
- Le touriste à Bordeaux, Maurice Ferrus, 1927 — gallica.bnf.fr
- Archives municipales de Bordeaux – Dossier patrimoine Pont de Pierre (2023)